DES LIEUX-DITS QUE L'ON NE TROUVE PAS SUR LE CADASTRE

1/ Dans la forêt

* La Maison du Curé
Dans la partie reboisée du Champ Marande se voient encore les ruines d'une petite maison et de sa citerne. La tradition locale en fait un lieu de pèlerinage d'un curé fort aimé de ses ouailles. On évoque aussi une pénitence infligé par son évêque à un curé.

* Le Tas de Pierres
Se dresse non loin de la maison du curé. quelle est la nature de ce curieux tumulus ? Un pierrier ? Un merger ?

* Le Chemin des Vaches
Part du champ Marande et s'en va en direction de Mareilles.

* Le Chemin De Langres

Suit ne direction parallèle mais plus au nord des grands bois.
En débordant quelque peu du territoire forestier du Puits des Mèzes on trouve La Coupe Nardin, les 33 hectares, La Baraque Sarasi qu'un homme de Bourdons aurait édifié sur un coup de folie.
Dans cette couche de microtoponyme plus récents que les lieux-dits officiels restreignons nous à ceux qui sembles demeurés les mieux ancrés dans la conscience collective.

* Le Chemin de la Chaudière
Aurait été empierré, "ferré", par deux frères de ce nom, maçons à Bourdons au début de ce siècle. Dans une tranche qui s'ouvre sur la droite de ce chemin gravissons la roide Côte St Charles pour dévaler "à l'avalée" sur la Combe aux Michelots que le printemps illumine d'or, le Michelot étant le nom locale de la jonquille.

* Le Cordonnot
Chemin rectiligne, tiré au cordon pour l'exploitation des bois de Mareilles. Près de la maison de chasse érigée en bordure de ce chemin, les chasseurs avaient, peu avant 1940, apposés une plaque "Tranche Gaillard". Hommage facétieux à un de leurs camarades ou réminiscence de ce Gaillard, garde des bois, qui en 1599 participa à la délimitation entre le finage du Puits-des-Mèzes et les bois des Seigneurs de la Crête ?

* Les Mergers
Disséminés dans les bois, sous les buisson s'étendent les mergers. Il doit s'agir des "pierriers" que cite G Loberot. Proviennent-ils de l'épierrage des champs comme les meurgers bourguignons selon P Fénelon ? Mais ceux des bois ? En 1895, à l'occasion de la construction d'une route forestière, on découvrit des sépultures dans un des mergers dont on voulait utiliser les pierres pour établir le hérisson du chemin. (H Cavaniol) Des fouilles exécutées dans les mergers voisins n'ont donné aucuns résultat.
Autrefois les habitants désignaient les mergers selon leur localisation. Ainsi le merger de la combe de Darmannes qui servait de décharge.

* Les Fontenailles
Dans le bois de Treix, à gauche de la route de Chaumont, une petite mare jamais à sec. Quel lien avec le lieux-dit de la clairière "Fontenailles" ? A proximité de cette mare se voyaient encore naguère des vestiges de murets.

* Les Bornes
Avant de quitter la forêt passons en revue les bornes alignées pour délimiter les finages de Mareilles, Le Puits-des-Mèzes, La Crête.
Dès 1549 on reconnaît :
- la borne de l'enclume formée d'une pierre percée haute d'environ 1 m. Elle s'élève à l'intersection des territoires du Puits-des-Mèzes, de Treix et de Mareilles. G Loberot l'a vue en place en 1912 et l'abbé Petermann la cite encore dans les années 1920/30.
- la borne du marchat
- la petite borne
- la borne des Taupières
- la borne Armoyée (aux armes de Simon de Montreuil du côté de Mareilles, une crosse du côté de la Crête, bien monastique).
- la borne Louvière (plantée par Jean Louvière, ancien seigneur de Mareilles).
- la borne Mordant (derrière la maison isolée du sieur Mordant).
- la borne de la Chapelle "près du foug (le hêtre) danot les branches tordues marquaient la séparation" (G Loberot).
D'après l'abbé P Maîtrier le hêtre aurait été fréquemment choisi comme jalon, le Dieu Fagus assurant à l'époque pré-chretienne la continuité du vieux Dieu latin Terminus, le Dieu borne.
Le relevé de ces bornes a été fait aux archives nationales (T1123/1813) par G Loberot qui affirme dans les années 20 que toutes ces bornes existent encore.
L'abornement du 30 mai 1552 définit l'alignement "dès une borne dite la borne de l'Enclume qui attient aux bois de St Rémy (qui englobent le bois de Mareilles) et va finir à une borne dite la borne Armoyée, appelée communément la borne du Follinet".
(ADHM série H, 2 ième liasse, 3 ième dossier).

2/ Dans la Plaine

* Le four à Chaux
A droite du chemin vers Ageville n'est plus représenté que par une légère dépression circulaire. Avait-il été aménagé dans une mardelle ou dans un merger ?
A la sortie du village, à gauche de la route vers Bourdons, un peu en retrait, le Gros Mur fait barrage aux eaux de ruissellement en faveur des maisons qui s'alignent entre le Buisson Rouge et le Buisson Blanc.

* Le Buisson Michet dessine ses ombrages autour d'une petite maison de chasse à la sortie du village vers Chaumont.

* Le Poteau Bleu
Poteau indicateur érigé par la firme Michelin, il avait donné son nom à l'intersection des routes de Chaumont et de Biesles. Il a disparu, le nom va-t-il s'effacer des mémoires bien que de création très récente ?

3/ Au Village

Ici le cadastre est presque muet. N'oublions pas cependant :

* Les Chenevières qui témoignent d'une ancienne culture du chanvre et que, dans mon enfance, on identifiait par le nom de leur propriétaires.

* Le Gué. C'est ainsi que l'on appelait la mare artificielle à usage d'abreuvoir qui s'étendait entre l'église et l'école. Est-ce parce qu'elle est comblée que ce nom semble s'effacer de la mémoire locale ?
Le "trésor de la langue française" publié par le CNRS signale que le mot gué désigne couramment une mare, petit étang dans les dialectes du Nord et de l'Est. Il est issu du latin Vadum par croisement avec le germanique wad. En Alsace-Lorraine le guévoir c'est l'abreuvoir comme en témoignent Erckmann-Chatrian et Peguy. P fénelon précise : abreuvoir pour chevaux.

Au Puits-des-Mèzes en 1923, pour l'inauguration du Monument aux Morts, une tribune de pourpre est montée sur le petit gué et un concert donné sur le gué.

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